CRITIQUE | FILM

BELFAST : enfance en plein conflit nord-irlandais

Belfast, c'est la fin d'un "petit monde" dépeint à travers les souvenirs du jeune Kenneth Branagh, aussi réalisateur du film (et parfois acteur dans d'autres). Un biopic autobiographique qui transpire par conséquent le vécu.

ÇA RACONTE QUOI ?

Buddy à 9 ans et vit au sein d’une famille de protestants d’Ulster pendant « les Troubles » des années 1960. Ce conflit nord-irlandais est une période de violence et d’agitation politique dans la seconde moitié du XXe siècle. Elle oppose les catholiques pro-indépendance irlandaise aux protestants pro-Royaume-Uni.

Ce conflit durera plus de trente ans, et confortera la division entre l’Irlande indépendante et l’Irlande du Nord, sous le joug britannique. Ce film autobiographique permet de revenir sur un conflit qui agite encore des tensions ici et là sur l’archipel. Fun fact (c’est cadeau) : la chanson « Bloody Sunday » de U2 est directement inspirée d’un évènement tragique survenu durant le conflit.

NOTRE HUMBLE AVIS

Belfast est un très joli film. On ne peut que saluer le travail sur la réalisation et la mise en scène de Kenneth Branagh. Cependant, il manque un petit quelque chose pour rendre ce film transcendant.

C’est toujours un réel plaisir de visionner des films historiques bien réalisés, cela permet entre autres un nouvel accès culturel à ceux qui dormaient au dernier rang pendant les cours d’Histoire. De plus, la genre biographique permet d’ancrer plus encore les faits dans un réel pas si lointain (la guerre civile n’est finie que depuis une quinzaine d’années), aussi subjectif soit-il. L’utilisation sympathique du noir et blanc permet aussi de situer l’action dans le temps, plus particulièrement les années 60. Après coup, on peut supposer que cela sert également à faire part de l’état d’esprit des personnages et du climat général : anxiogène et morose. Le casting est convaincant, avec notamment la performance du prêtre menaçant tout en sueur et exaltation –une scène assez marquante. La musique très jazzy épouse agréablement les petits moments de joie, et autres instants d’accalmie qui précèdent ou succèdent aux scènes de chaos physiques et/ou verbales.

Du jour au lendemain, on assiste à une division entre les habitants d’une même ville, d’un même quartier. Sous critères religieux, les bons amis d’hier deviennent ennemis d’aujourd’hui, et cette scission affecte également les enfants. Ces derniers, dépeints comme victimes innocentes mais également porteurs de sagesse, tentent d’expliquer à leurs pères la bêtise sur laquelle est basée le conflit, tout en tâchant de vivre leur vie d’enfant. Les relations entre les personnages gravitant autour du cercle familial du jeune garçon font vraiment chaud au cœur. Ils ont cette tendresse douce-amère qui fait qu’on ne peut y rester indifférent. De celle avec ses grands-parents à sa fratrie, en passant par sa petite amourette, tout y est. On appréciera l’ambiance étonnamment feel good par moments, cela permet de souffler entre les parents qui se mettent sur la tronche et les civils qui font de même à l’extérieur.

EN DEUX MOTS

Un long-métrage assez agréable à regarder, mais surtout très intéressant pour son apport culturel et historique

3

Note : 3 sur 5.

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