#10 : ARMAGEDDON TIME
Pour la dixième place, et pour démarrer ce magnifique classement, nous trouvons le nouveau film du réalisateur James Gray. Dans cette œuvre autobiographique, le cinéaste raconte son enfance dans un New-York des années 80’s gangréné par toutes sortes de discriminations de l’époque (et d’aujourd’hui). Malgré un sujet et un angle intéressant, le film se perd rapidement dans une banalité technique et narrative qui annihile instantanément l’émotion. L’impression de déjà-vu se fait ressentir tout du long..


#9 : COUPEZ !
On sort de la compétition officielle pour évoquer le film d’ouverture du Festival. Coupez ! est le remake du cultissime long-métrage japonais ‘Ne Coupez Pas’ repris à la française par Michel Hazanavicius. Ce film sera (pour ceux qui n’ont pas vu l’original) une sympathique expérience de cinéma avec une bonne tranche de rigolade à la clé (si vous êtes patients). Un rythme déséquilibré vient cependant ternir l’appréciation globale, mais cela est vite compensé par un casting énergique et totalement investi !


#8 : LE OTTO MONTAGNE
Parmi les premiers films présentés lors du Festival, nous retrouvons le projet italien ‘Le Otto Montagne’. Une véritable claque visuelle dans les Alpes italiennes, avec une mise en scène suspendue tout du long en hautes montagnes. Bref, il vous faudra votre bonbonne d’oxygène pour ne pas avoir le souffle coupé. Le film perd malheureusement des points avec sa trame narrative, trop brouillonne et parfois ennuyeuse. Mais après digestion, on retiendra un scénario intéressant sur l’amitié fusionnel de deux garçons aux destins foncièrement différents.


#7 : NOSTALGIA
Mario Martone a présenté lui aussi en compétition officielle son tout nouveau film Nostalgia. Nous continuons donc notre périple italien, mais quelques kilomètres plus bas, là où le football et le Vésuve sont rois. Nostalgia raconte le retour d’un napolitain dans sa ville natale et sa confrontation aux fantômes du passé. Un long-métrage globalement efficace, bénéficiant d’une mise en scène très réussie dans ce Naples comme on l’imagine (c’est-à-dire truffé de petites ruelles pavées et de motos à la carrosserie cabossée). Nostalgia reste simpliste dans son récit, mais tient en haleine son spectateur jusqu’à la conclusion.


#6 : EO
Le film le plus expérimental du Festival de Cannes 2022, et cette prise de risque lui fait automatiquement gagner des places dans ce classement. Ce nouveau projet de Jerzy Skolimowski est un véritable ovni débarqué fraîchement sur la croisette. Il raconte, de manière simple et brute, la vie (mouvementée) d’un âne. Un film engagé pour la protection animale qui risque de marquer l’audience, et c’est peut-être son principal objectif. Peu de dialogues, tout est dans l’acte et dans le ressenti, une séance pas comme les autres en définitive. Mais au final, le film arrive à happer le spectateur à travers des scènes hypnotisantes et pesantes.


#5 : TOP GUN MAVERICK
Il y en a un autre qui débarque sur la croisette, mais avec un F-114.. C’est Tom Cruise. Après une bonne gorgée de Fontaine de Jouvence, l’acteur américain nous offre un nouveau Top Gun ultra divertissant et dans la lignée du premier volet. Il reprend admirablement les codes, l’histoire, et les différents personnages préalablement introduits (du plus petit au plus grand). Une véritable opportunité de trouver un terrain d’entente entre votre papa fan des films des années 80 et votre neveu en manque d’action pur au cinéma. Vous passerez votre baptême de l’air à la suite de ce long-métrage


#4 : BOY FROM HEAVEN
Après l’excellent Le Caire Confidentiel, Tarik Saleh entre dans la compétition de Cannes 2022 avec son style bien à lui. Deux heures de pur polar policier parfaitement imbriqué dans l’environnement religieux. Ce grand cinéaste maîtrise toujours aussi bien les codes du genre en intégrant à son récit un rythme haletant, de l’intrigue et une atmosphère pesante. De bonnes idées de réalisation et un super casting viennent s’ajouter à la longue liste des points forts de ce long-métrage. Peut-être la plus grande surprise de ce festival, en tout cas, le film que l’on n’attendait pas.


#3 : DECISION TO LEAVE
En revanche, s’il y a bien un film qu’on attendait, c’est celui-ci. Le grand retour de Park Chan-Wook, six ans après son dernier film Mademoiselle. Le cinéaste nous délivre ici un petit bijou de mise en scène avec Decisition To Leave, il remportera d’ailleurs haut la main la distinction cannoise pour cette prestation. Le film se démarque aussi par son duo d’acteurs étincelants, où l’actrice Tang Wei sublime l’image par sa beauté jocondienne et son hypnotisante présence. Ce long-métrage est une franche réussite et démontre encore une fois toute la singularité du cinéma Coréen. Un film qui risque de bien vieillir, jusqu’à peut-être titiller les classiques du genre..


#2 : BROKER
Coréen pour les acteurs, mais japonais pour la réalisation. Voilà la structure du tout nouveau film de Hirokazu Kore-eda, lui aussi en compétition à Cannes (mais qui partira malheureusement bredouille). Pourtant, Broker avait tout pour plaire au Jury. Le film est un superbe road-movie familial sublimé par un casting qui donnera le sourire à toute votre salle de cinéma. Du pur feel-good movie avec un thème questionnant tout particulièrement sur des sujets actuels. On se laisse facilement porter par la magie de cette histoire accordée par l’harmonie entre ces personnages haut en couleurs et solaires.


#1 : TRIANGLE OF SADNESS
S’il y a un autre plaisir coupable (mais dans un tout autre registre), c’est bien Triangle of Sadness. Fustigé par certains, ce nouveau long-métrage de Ruben Ostlund remporte pourtant la Palme D’or 2022 (et ce n’est pas immérité). Triangle of Sadness fera réagir n’importe quelle salle : éclats de rire francs et sincères toutes les dix minutes face à ce flow d’invectives gratuit et méchant sur les bourgeois, les influenceurs, les adeptes de croisières et j’en passe. Une satire qui ne se pose pas de limites et qui n’a pas peur de faire quinze minutes de caca-prout (tant que cela reste drôle). C’est parfois too much, mais c’est tellement jouissif qu’on ne peut retenir nos fou rires. Par ailleurs, Ruben Ostlund accompagne cela avec une bonne réalisation et une troisième partie intelligente.
