ÇA RACONTE QUOI ?
Dans un futur proche (ou lointain, on n’en sait rien), les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Ils vagabondent sur cette planète malade, parfois en récoltant quelques bouts de ferraille par-ci, par-là.

Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte..

NOTRE HUMBLE AVIS
Voilà une bonne portion de science-fiction européenne. Et à l’inverse de son homologue américain, on n’y trouvera pas Tom Cruise armé jusqu’aux dents pour défendre le reste de l’humanité. Dans Vesper Chronicles, nous allons suivre une jeune enfant vagabondant sur le reste de notre planète habitable. Des traits fins et un œil vif se cachent derrière une tunique grisonnante entachée de boue, bref ça pue le vécu sous la capuche. Le personnage principal offre déjà un angle intéressant pour ce film, son émancipation toujours dans le viseur, Vesper tente de se forger un autre avenir dans ce qui semble être un mauvais cauchemar. Difficile de ne pas être attendri par ces premières minutes de présentation, surtout lorsque l’on découvre que ce robot de compagnie n’est autre que son père souffrant. Vesper Chronicles est truffé de bonnes idées SF (sans avoir un budget faramineux), un tout qui nous transporte dans cette dimension post-apocalyptique sans aucune difficulté d’immersion.

Tout cela s’étend dans un environnement graphique à couper le souffle. Personne ne pourra le contredire : Vesper Chronicles est visuellement très beau. On erre dans un monde qui semble si proche du notre, et pourtant, totalement dévasté. Entre les corps frêles des hommes et des décors organiques rappelant parfois le travail de David Cronenberg. C’est poisseux, marécageux, boueux, bref tout est synonyme de ralentissement du monde, et c’est superbement accompagné par la bande originale. Nul besoin de nous dire que l’écosystème s’est effondré, on le ressent dès les premières images de ce long-métrage. Si ces bons points retiennent naturellement l’attention du spectateur, il faut aussi avouer que la première demi-heure est poussive et qu’on est en manque d’un antagoniste convaincant. Il faudra attendre l’arrivée d’un nouveau personnage pour réveiller l’audience, mais le rythme très lent du film risque toutefois d’en laisser quelques-uns sur le bas-côté du chemin sinueux que l’on emprunte. En résumé, Vesper Chronicles fascine par un univers incroyablement généreux, mais l’intrigue est plus anecdotique et la conclusion semble bien plus conventionnelle que le postulat de départ..
EN DEUX MOTS
Vesper Chronicles brille par ses décors organiques et sa direction artistique éblouissante. Mais la première demi-heure poussive vient entacher ce beau projet de science-fiction audacieux. Il reste cependant une bonne surprise de 2022
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