ÇA RACONTE QUOI ?
Leila a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier

Au même moment et à la surprise de tous, leur père Esmail promet une importante somme d’argent à sa communauté afin d’en devenir le nouveau parrain, la plus haute distinction de la tradition persane. Peu à peu, les actions de chacun de ses membres entraînent la famille au bord de l’implosion, alors que la santé du patriarche se détériore.

NOTRE HUMBLE AVIS
Le réalisateur Saeed Roustaee réalise pour l’instant un sans-faute. Mieux, il n’a que des masterpieces à son actif. Après palpitant ‘La Loi de Téhéran’, ils nous embarquent dans une fresque familiale passionnante !
Car Leila’s Brothers est tout ce que l’on veut voir au cinéma. Si la durée du long-métrage peut faire peur (2h49), sachez qu’on ne voit pas une seule minute passer. Le récit expose de la plus belle des manières l’histoire d’une famille complexe, imbriquée dans certaines traditions iraniennes et le besoin de sortir de la misère. Le scénario est fascinant, c’est une histoire ordinaire qui devient extraordinaire grâce au talent de cinéaste de Saeed Restaee. Au-delà d’éblouir par la justesse d’écriture de ses personnages, le scénario est aussi truffé de rebondissements inattendus. On se surprend à être surpris par ce drame familial qui semblait anodin. Mais tout cela est aussi magistralement accompagné par la prestation parfaite des acteurs Taraneh Alidoosti et Navid Mohammadzadeh. À eux deux, ils tiennent cadenassées les émotions de chaque spectateur, pouvant attendrir comme exaspérer. Leila’s Brothers permet aussi de mettre en lumière les interactions familiales complexes que l’on peut connaître au quotidien. Jamais manichéen, le récit raconte toutes les ambiguïtés des échanges entre chaque membre.

Les liens du sang sont souvent sacralisés au cinéma, ici, le réalisateur déconstruit cette image pour donner un ton beaucoup plus réaliste et terre-à-terre. C’est très malin, surtout quand on observe le paradoxe entre les plus anciens obnubilés par la fame ou la réputation, et les plus jeunes, bataillant pour sortir de leur condition miséreuse. Ce magnifique récit est d’ailleurs sublimé par une mise en scène qui risque de rendre jaloux beaucoup d’autres cinéastes. Saeed Restaee offre une multitude de séquences iconiques, il prend le temps de développer chaque moment comme un mini-chapitre et c’est aussi pour cela que le rythme est parfaitement équilibré. La photographie et la réalisation viennent ponctuer tout son travail de la plus belle des manières. Si on doit absolument trouver des défauts à ce long-métrage, on peut certainement se tourner vers la bande originale, qui est quant à elle bien plus discrète. Mais cette dernière trouve aussi sa place dans une dernière scène qui vient conclure le récit avec un moment de grâce. En résumé, Leila’s Brothers n’est autre que le film à voir impérativement en salle. Ce n’est pas une recommandation, mais une obligation.
EN DEUX MOTS
Saeed Roustaee continue son ascension et propose une nouvelle masterpiece. Une fresque familiale aussi passionnante que palpitante et un vrai bijou de cinéma sublimé par les acteurs et la mise en scène. On ne voit pas le temps passer avec Leila et ses Frères !
4,5
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