MO : un exilé un peu paumé

ÇA RACONTE QUOI ?

À cheval sur deux cultures, Mo Najjar parle trois langues et ne compte plus les vexations subies en tant que réfugié palestinien espérant obtenir la citoyenneté américaine. Accompagné de sa mère croyante et endurante, de sa sœur et de son frère aîné, il trouve refuge à Houston, au Texas. Usant de l’humour pour dissiper la douleur, Mo apprend à s’adapter à son nouveau monde, même si aller de l’avant n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

Mo est le benjamin d’une famille palestinienne exilée aux US et qui peine à avoir ses papiers. Condamné à des jobs précaires, il fait de son mieux pour joindre les deux bouts et faire avancer sa demande de papier. Côté love, son histoire d’amour avec Maria, une mécano d’origine mexicaine et de confession catholique, patine et Mo peine à concilier les deux cultures.

NOTRE HUMBLE AVIS

Mo est avant tout une comédie qui séduit par cet humour absurde et souvent What The Fuck qui s’abat sur le protagoniste éponyme. Les comiques de situation sont légion et on sent sa bonne volonté mise à rude épreuve, coincé entre deux religions, trois langues et encore plus de cultures différentes. Certaines scènes sont particulièrement réussies, comme en fin de pilote quand se mêlent morale, émotion et punchline. Et c’est grâce à ces différentes séquences que la série devient irrésistible. La suite reste pertinente et coup de poing en soulignant toujours par des situations rocambolesques les nombreuses hypocrisies et paradoxes du système américain. Un récit qui s’attaque donc à plusieurs sujets et divertit par la nature de son humour.

Avec son grand cœur, Mo est aussi une dramédie touchante qui ne tombe jamais dans le larmoyant. Pourtant, au vu de son histoire d’exil et familiale, il y aurait de quoi, mais Mo est combatif, bosseur. Un vrai people-pleaser qui prend sur lui pour aller de l’avant, tellement que cela en devient contre-productif. La série témoigne ainsi d’un joli travail d’écriture qui dépeint des personnages variés et inclusifs avec justesse, contradictions et émotions. On s’attache aux protagonistes, on rit avec eux. Elle rappelle forcément Ramy (Hulu) qui a la même patte politique et humoristique (et le même créateur Ramy Youssef), sans non plus s’aligner sur l’excellence de cette dernière. La qualité est là, même si les péripéties rocambolesques de Mo finissent un poil par devenir redondantes, too much. A voir en saison 2, en espérant qu’elle voit le jour.

EN DEUX MOTS

3,5

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