ÇA RACONTE QUOI ?
Mia est une traductrice de Russe exerçant à Radio France, en pleine capitale française. Mais lors d’un triste soir de fin de semaine, Mia est prise dans un attentat alors qu’elle prenait un verre de vin dans une brasserie. Trois mois plus tard, le traumatisme est tel, qu’elle a complétement oublié les détails de cette sombre de soirée. Sa mémoire s’est effacée.

Mia n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et elle ne se rappelle de l’événement que par bribes. Elle décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible. Pour cela, elle rencontre les autres victimes, et tente de retracer les événements, pour se rappeler et pour dissiper la douleur qui ne fait que de la hanter.

NOTRE HUMBLE AVIS
Comment remettre le pied à l’étrier de la vie après un tel traumatisme. Voilà ce que raconte en deux heures le nouveau film d’Alice Winocour. Nous suivons Mia, qui tente petit à petit de reconstituer les événements de cette nuit macabre, où des terroristes ont abattu de sang-froid toute la clientèle d’une brasserie. Évidemment, le long-métrage fait écho, ou rend plutôt hommage aux victimes du 13 novembre 2015. Et c’est avec ces lourds souvenirs que l’on se lance dans le visionnage du film, la gorge à moitié nouée et la larme prête à couler. Mais si on se détache de l’aspect émotionnel que ces événements suscitent automatiquement, que reste-t-il de Revoir Paris ? Malheureusement, beaucoup plus de ‘moins bien‘ que de bien. Le film tombe assez rapidement dans l’archétype des projets post-événements tragiques avec de multiples flashback et des musiques larmoyantes. Heureusement, Revoir Paris sort des standards et touche son spectateur lorsqu’il développe l’angle du ‘devoir de souvenir’. Pourquoi est-ce important de se rappeler pour se reconstruire et pourquoi le cerveau efface le trauma sans même s’en apercevoir. Là, Revoir Paris aborde un thème passionnant et nécessaire, mais il ne cesse de faire des va-et-vient avec des décharges de chagrin, notamment en intégrant des personnages secondaires mal écrits.

Le long-métrage peut même paraître parfois impudique. En tout cas, il propose des séquences à côté de la plaque, avec des interactions lunaires, uniquement là pour forcer le passage d’un message. La cinéaste oublie quelques fois la subtilité, et ce n’est pas ce qui est le plus appréciable quand on traite un sujet pareil. Heureusement, Virginie Efira crédibilise tout cela avec une bonne prestation -encore une fois. Elle est cependant limitée dans l’exercice par un personnage assez bancal, ou en tout cas, plus brut et moins travaillé que certains de ces précédents rôles. Néanmoins, le parcours de mémoire de Mia reste assez intéressant, même si la conclusion n’est pas totalement réussie.. Concernant le reste, Alice Winocour peine à épaissir son récit avec une mise en scène assez triste. Triste, non pas à cause du sujet, mais par son manque d’inventivité. Enfin, la réalisation et la bande originale n’apportent pas grand-chose de plus, la réalisatrice s’efforce d’être au plus près du réel, mais vide également son film d’un contenant cinématographique essentiel.
Parfois émouvant, parfois impudique, ‘Revoir Paris’ ne réussit pas à tenir son sujet (difficile) sur l’entièreté du long-métrage. Certains éléments inconvenants viennent parasiter le récit, rendant illusoire la bonne idée de départ qu’est la perte de mémoire après un traumatisme.
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