ÇA RACONTE QUOI ?
L’arrivée d’Halloween, de la saison sinistre, nous amène à parler de Dahmer, la nouvelle série produite par Netflix disponible déjà depuis deux semaines. Elle adapte la vie du tueur en série le plus effrayant du 20ème siècle : Jeffrey Dahmer. Aussi surnommé le cannibale de Milwaukee, Jeffrey Dahmer est certainement l’un des tueurs en série les plus connus aux Etats-Unis.

Durant cette mini-série, nous allons suivre son parcours, de son enfance jusquà sa mort. Isolé, calme, discret Jeffrey Dahmer démontre très tôt des signes d’un comportement « déviant » et distinct de ses camarades. Ignoré en grande partie par les forces de l’ordre, mais aussi par sa famille, le tueur comptera plus de dix-sept victimes, dont majoritairement des jeunes hommes afro-américains.

NOTRE HUMBLE AVIS
Le scénariste Ryan Murphy nous plonge dans un récit aux teintes aussi sombres que réelles, à l’aide d’une photographie à la particularité jaunâtre. Une teinte similaire à de vieilles cartes postales, aux couleurs mornes qui expriment la morbidité du personnage principal Jeffrey Dahmer. C’est d’ailleurs avec justesse qu’Evan Peters interprète ce protagoniste muni d’une chevelure blonde et lunettes imposantes. Non loin de son physique, c’est aussi sa posture que l’on retiendra. Dès le premier épisode, le spectateur est servi par une ambiance malaisante, le comportement le plus malsain de Dahmer avant son arrestation. Chaque épisode se regarde de fil en aiguille, et possède son degré de violence, qu’il soit visuel ou psychique. La mise en scène des meurtres ne représente en réalité qu’une introduction aux événements, c’est ce qu’on peut tout à fait reprocher à cette série : l’envie de développer l’histoire d’un tueur en série, et ses plus sombres facettes, en ayant les clés à portée de main, mais sans en ouvrir la porte, simplement en insérant la clé dans la serrure.. L’histoire ne s’intéresse pas seulement à Jeffrey Dahmer, nous suivrons également l’une des victimes, Lionel le père ou encore Glenda Cleveland, la voisine, interprétée à merveille par Christina Payano.

Malgré le succès streaming et une maîtrise côté réalisation, on peut s’interroger sur le besoin de remettre en avant ces années de crimes et de douleurs pour les familles des victimes -surtout quand on sait qu’elles n’ont pas été prévenues du projet. Dans un autre sens, l’adaptation de cette mini-série permet à toute personne d’en apprendre davantage sur cette histoire de crimes tristement célèbre. Ce genre de série ancrée dans le réel devient alors un apport culturel, mais n’est-ce pas une occasion de rouvrir les plaies ? Cette œuvre permet cependant de dénoncer le système et les dommages causés. Jeffrey Dahmer esquive plusieurs fois l’arrestation par faute d’incompétence policière, par exemple. Cette mini-série permet également d’exposer le degré de racisme durant cette époque. Une personne noire n’est pas écoutée, les policiers sont réhabilités dans l’équipe, le mémorial n’est jamais créé ect.. L’homophobie est aussi présente dans les années 70 à Milwaukee. Les personnes homosexuelles étaient interdites par la loi de toute pratique sexuelle. Cette homophobie a permis à Jeffrey Dahmer d’agir dans l’ombre, profitant du système en place
En résumé, la série n’est pas tout public, elle n’est pas adaptée aux plus jeunes. On vous recommande également d’éviter les heures de repas pour ce visionnage.. Les âmes sensibles ne seront pas à l’aise avec l’atmosphère dérangeante de la série..
Une série qui agrippe vos tripes et votre esprit en vous dévoilant l’histoire sordide de Jeffrey Dahmer. La série expose la complexité de ce monstre, cannibale puis nécrophile, mais aussi le racisme et l’homophobie ambiants des années 70′ permettant à ce tueur en série d’agir dans l’ombre
3,5
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