X : un slasher pour adulte !

ÇA RACONTE QUOI ?

Fin des années 70’s, en plein essor de l’industrie pornographique, une équipe de tournage investit une maison isolée du fin fond du Texas pour y réaliser un film X. Entre producteur véreux, jeune réalisateur ambitieux et actrices en quête d’une nouvelle vie, tout est là pour le projet du siècle. Mais nous allons très vite passer d’un porno lambda à un véritable film d’horreur !

À la tombée de la nuit, les propriétaires des lieux, austères et puritains, surprennent les cinéastes amateurs en plein acte. Le tournage vire alors brutalement en horreur absolue, un voyage en enfer expéditif rappelant parfois Massacre à la Tronçonneuse. Halloween est passé, mais vous n’avez pas fini de faire des cauchemars !

NOTRE HUMBLE AVIS

Le réalisateur Ti West débarque sur nos grands écrans avec un projet effréné et excessif. C’est exactement ce qu’il nous fallait pour boucler ce sordide mois d’octobre en beauté !

X mêle l’univers de la pornographie des années 70’s au typique slasher movie de la même époque, pour créer un cocktail explosif au taux d’alcool élevé et surtout à consommer sans modération. X est aussi un long-métrage plein de sous-entendus et de références soulignant la perversité du rêve américain, la peur de vieillir, les dérives de l’Amérique puritaine, et bien d’autres sujets tous autant passionnants à traiter. C’est riche en thématique, et surtout, terriblement bien intégrer au récit avec une multiplication de bonnes idées. Parfois trash, parfois sexy, parfois drôle, X est un projet aussi dense qu’étoffé. Rien n’est abordé en surface et chaque élément prend un sens particulier dans cette histoire. La bande originale ouvre parfaitement le bal pour nous embarquer avec cette troupe d’artistes « secondaires » de l’Amérique profonde qui se donneront la réplique escortés par une mise en scène léchée.

Chaque protagoniste a en quelque sorte son « rêve idiot« , ils misent tous sur ce film pornographique pour s’en rapprocher. Sauf Lorraine, mais pourquoi ? Ce personnage semble être la représentation du point de vue du spectateur. Silencieuse durant la première partie, elle vient questionner l’audience lors des scènes de sexe et permet de démonter les aprioris ou les clichés durant la deuxième partie du film. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce personnage ressemble comme deux gouttes d’eau à Maxine. Les opposants constamment pour mettre en avant cette dualité qui s’atténuera au fil des minutes. X déborde également de phases de dialogue savoureuses, avec tout un tas de punchlines acerbes qui colle parfaitement à cette atmosphère des années 70’s. La réalisation joue également avec les deux univers représentés en offrant des effets miroir entre horreur et porn. Au final, X n’est jamais inconsistant, le réalisateur Ti West fait preuve de justesse tout en mettant judicieusement au premier plan ses personnages féminins. Plus moderne et subtil que l’on n’aurait pu l’imaginer, X est tout simplement génial.

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