ÇA RACONTE QUOI ?
Pour Sara, l’été sous le soleil écrasant de l’Espagne profonde est synonyme du harcèlement qu’elle subit de la part des autres jeunes de son petit village. Elle ne passe pas une seule journée sans subir les multiples assauts du ‘gang‘ de filles de sa classe, mais pas que. De son côté, elle tente tant bien que mal de géré sa vie post-adolescence..

Mais lorsqu’un mystérieux étranger décide de s’en prendre à trois de ses brutes, tout s’arrête. Sara en sait plus qu’elle ne veut bien l’avouer et un dilemme se pose : parler et sauver ces filles ou ne rien dire pour protéger cet étranger qui l’a sauvée. La voilà plongée dans une spirale infernale..

NOTRE HUMBLE AVIS
Piggy, le premier long-métrage de Carlota Martínez-Pereda, est le petit outsider de cette semaine au cinéma. Les films d’horreur sont à l’honneur ces derniers temps, mais aucun ne ressemble à celui-ci. Plus engagé qu’horrifique, ce nouveau film espagnol traite frontalement de la grossophobie et du harcèlement que cela peut engendrer au quotidien. Un sujet d’actualité fort, mais très mal traité dans ce nouveau projet.. La première partie s’efforce de mettre en avant le harcèlement subi par Sara. La réalisatrice hispanique débarque avec ses gros sabots pour afficher des comportements amplifiés et trop exagérés pour y croire. En réalité, Carlota Martinez-Pereda nous prend pour des débiles. Elle force toutes les situations et esquive le vrai sujet du harcèlement ordinaire. Nous faire croire que la grossophobie s’exprime principalement de cette manière est une erreur. Bref, Piggy s’attaque à ce sujet avec la finesse d’un clip de prévention scolaire.

La mise en scène trop abrupte vient également noyer le propos. Fille de bouchère + grossophobie + fait ses devoirs devant des têtes de cochons.. Encore une fois, la cinéaste force le trait et rend le tout grossier. À l’image de son affiche, le long-métrage fait uniquement dans le m’as-tu vu pour interpeller à chaque seconde le spectateur. Si la cohérence est bien là, le film manque cruellement de concret. Bien que l’on soit agréablement surpris par la photographie et le côté « perdu au milieu nulle part » qui rappelle le travail de Quentin Dupieux. La cinéaste Carlota Martinez-Pereda souhaite ici nous mettre mal à l’aise, mais à quel prix ? On peut se poser la question quand on fait face à des scènes assez maladroites ou à la direction d’acteurs très curieuse. On frôle même l’irrecevable avec une séquence de fantasme sur un meurtrier.. En résumé, sous ses airs de cinéma indépendant et engagé, Piggy balance un pavé dans la mare d’un sujet déjà traité, de meilleurs manières et avec plus de profondeur.
Quand le clip de prévention scolaire rencontre le projet cinéma d’un lycéen. Piggy rate complétement le coche avec une approche bien trop sensationnaliste, que cela soit sur le fond comme sur la forme.
1,5
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