CRITIQUE | FILM

MASCARADE : l’art de tromper par Nicolas Bedos

Nicolas Bedos, artiste confirmé et homme 'politiquement incorrect'. Après s’être attaqué à la saga culte des OSS, il revient avec un récit tumultueux. Entre conquête amoureuse et coup bas, que vaut ce retour aux sources ? Notre critique de 'Mascarade'.

SYNOPSIS

Alors qu’un futur “écrivain”, sous les traits de Pierre Niney, vit au crochet d’une ancienne star de cinéma (Isabelle Adjani), il rencontre une jeune femme intrigante au charme aussi irrésistible qu’impulsif (Marine Vacth). C’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur.

Ils se mettent alors à élaborer une grande mascarade afin d’assouvir leurs désirs personnels. C’est sur un homme d’affaires confirmé (François Cluzet) que leur joug va tomber. S’ensuit alors une histoire d’amour aux moultes péripéties. Après « La Belle Époque », Nicolas Bedos tourne en dérision le monde cruel de l’argent roi et nous livre une nouvelle fresque sentimentale.

NOTRE CRITIQUE

Si vous avez aimé La Belle Epoque, vous allez aimer Mascarade. L’écriture de Nicolas Bedos fait toujours son petit effet, et ses dialogues à l’écoute simple et pourtant aux mots si recherchés sonnent comme une poésie continue. Tout est parfaitement adapté aux acteurs, comme si ces rôles n’avaient été écrits que pour eux et qu’il les entendait réciter sa prose en écrivant. L’ensemble du casting est d’ailleurs formidable, de leur direction jusqu’à l’exécution, c’est toujours maîtrisé sans débordement. Le film prend son temps pour démarrer, ce qui n’est pas une mauvaise chose, car il alterne entre deux temporalités de narration, pouvant être très facilement perturbant pour le spectateur. Cependant, Nicolas Bedos parvient à rendre son film fluide et sans la moindre once d’ennui. On peut éventuellement lui reprocher un côté trop théâtral, autant dans sa direction d’acteurs que dans ses dialogues parfois aussi virulents que poétiques. Mais c’est justement ce qui fait la force et le charme de ses œuvres.

On retrouve également une mise en scène stable, fixe, toujours à la hauteur de son récit et de ses personnages. Sous couvert d’une image sans prétention, mais constamment maîtrisée, le cinéaste français s’accorde quelques plans-séquences bien pensés qui fonctionnent parfaitement, avant de revenir à un cadre plus rapproché et plus personnel. Le réalisateur veut nous montrer ses personnages minutieux. Entre désir et désespoir, Nicolas Bedos nous montre toutes les facettes de l’homme et de la femme comme il aime tant le faire. Dans leur plus grande tendresse, avant de nous rappeler la noirceur existant dans le cœur de chacun. C’est déjà le quatrième long-métrage de Nicolas Bedos, certains peuvent penser qu’il se complaît dans un style étriqué, et pourtant, le cinéaste nous prouve qu’il peut encore raconter l’étendue des sentiments humains sans se répéter. On est curieux de voir la suite.

Peut-être survendu par ses acteurs et son marketing, ‘Mascarade’ parvient tout de même à surprendre et à nous faire passer un bon moment devant une histoire plus que joliment racontée. La déception OSS est déjà oubliée.

3,5

Note : 3.5 sur 5.

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