EN PLACE : qui fait aussi du surplace

SYNOPSIS

Suite à une altercation publique avec Éric Andrei, maire de Bobigny et candidat de gauche à l’élection présidentielle française, Stéphane Blé, animateur dans une MJC de la municipalité, devient une célébrité sur les réseaux sociaux

Il est alors abordé par William Crozon, conseiller politique qui le convainc de devenir le premier homme noir à se lancer dans la course présidentielle. La route est semée d’embûches, Andrei fait tout pour se venger de Stéphane, le couple de Stéphane avec Marion est mis à rude épreuve, et William, politicien intéressé, joue un double jeu.

NOTRE CRITIQUE

Couvert de louanges par la critique en 2020 avec son premier long-métrage Tout Simplement Noir, le cinéaste/acteur Jean-Pascal Zadi propose, dans un format ultra court et en compagnie de Francois Uzan, une comédie politique et contemporaine comme on en voit rarement sur les plateformes svod. Cette série reprend certains ingrédients de son premier projet avec des sujets de notre société actuelle française : le racisme, les banlieues, le féminisme, l’islamophobie etc.. Sous un angle plus politique qu’en 2020, en tout cas sur la forme. Mais à vouloir traiter trop de thématiques, on finit par ne pas dire grand-chose, et c’est bien le problème de la série En Place. Pas une ligne de script, de gag ou de dialogue qui ne fait pas penser à des projets précédents dans le paysage audiovisuel Français. D’ailleurs, l’humour survit miraculeusement dans ce brouillard grâce à Eric Judor et Jean-Pascal Zadi lui-même -qui incarne toujours le même personnage..

Le scénario, beaucoup trop faible même pour du Netflix, fait preuve d’un peu trop de naïveté. On survole certains sujets, on rajoute du cliché là où ce n’est pas nécessaire.. Bref, on constate assez rapidement que six épisodes ne seront jamais suffisants pour les ambitions de Jean-Pascal Zadi. D’autant que l’on ressent un équilibre comique assez inégal tout du long. Certains épisodes sont très réussis, d’autres sont là pour combler les faiblesses du récit. Il est difficile de trouver d’autres points positifs sur la forme. La photographie et la réalisation sont assez banales, quant à la bande originale, elle est très réduite (du rap pour les moments caillera et une musique douce pour les moments émotion). En résumé, En Place ressemble plus à un assemblage de petits sketchs qu’à un véritable projet Netflix. Avec plus d’épisodes, des personnages moins caricaturaux (ou mieux développés) et plus d’audace dans la réalisation, on aurait pu avoir un projet plus consistant et plus cohérent dans sa démarche. Mais avec des si, on pourrait refaire le catalogue Netflix.

EN DEUX MOTS

Une mini-série avec les yeux plus gros que le ventre. ‘En Place’ se perd dans une centaine de sujets à traiter, pour au final, ne rien apporter de nouveau. D’autant que l’humour reste un cran en dessous de ce que l’on pouvait espérer.