SYNOPSIS
Hilary est responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve.

En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures grâce à la musique, au cinéma et au sentiment d’appartenance à un groupe…

NOTRE CRITIQUE
Si Étrange… étrange de voir que le nouveau long-métrage de Sam Mendes n’a pas réussi à conquérir l’académie des Oscars étant donné le mal qu’il s’est donné pour cocher toutes les cases, et être nommé dans plusieurs des catégories phare de la cérémonie. Après 1917 et son plan-séquence à la technique millimétrée comme du papier à musique, le cinéaste est de retour avec un film qui parlera du monde de l’exploitation cinématographique. Après Babylon en janvier, The Fabelmans en février, voilà que Sam Mendes nous offre également une « une lettre d’amour » au cinéma, mais ici plus particulièrement à son public. La première demie heure du film s’avère réconfortante, ou nous entrons dans un cercle de personnages bienveillants, meurtris dans leurs vie travaillant au sein d’un établissement où le peu de lumière qui en sort, vient briser l’obscurité. Idée intéressante sur une première partie originale et aux personnages atypiques.

Malheureusement la fête ne va pas durer et le reste du film sombre dans un convenu semblable à de nombreux films oscarisés déjà oubliés. Sam Mendes s’empresse de cocher les cases d’un cahier des charges établi au préalable pour que son film gagne un maximum de statuettes. Il va tout d’abord instaurer une histoire d’amour assez creuse, sortant de nulle part dont il est difficile de croire à sa sincérité. Le couple de personnages parfaits tellement hétérogène qu’il est impossible de se mettre à leur place et d’éprouver beaucoup d’empathie. D’autant plus que le récit les installe en très peu de temps et manque parfois de place pour leurs développements. Au contraire, il préfère s’acharner à filmer des thématiques vues et revues que l’on nous rabâche sans arrêt dans les œuvres cinématographiques d’aujourd’hui.

Un case cochée pour le racisme et les dégâts que celui-ci provoque au cas où on aurait encore un doute. Oui, nous sommes au courant le racisme c’est pas bien. Une case de cochée pour la toxicité masculine car oui le boss du cinéma est un bel enfoiros, il en va de même pour le discours du personnage de Olivia Colman qui pop de nulle part et qui ne sera jamais développé. Une case de cochée pour le handicap, et une autre pour le cinéma. Un carton plein pour l’académie des Oscars. Et cela n’aurait pas été un problème si le film tentait de nous faire passer des messages avec ces thèmes. Malheureusement, il se perdra dans un surplus de thématiques qu’il ne sait même pas comment aborder correctement. Nous faisons face à un triste festival cinématographique impersonnel aux subtilités absentes. Bien dommage que ce film ne se concentre pas assez sur ce qu’il devrait.
On sent pourtant que les acteurs sont imprégnés de leurs personnages. Notamment pour Olivia Colman qui nous offre une prestation exceptionnelle. Encore une fois un rôle à Oscar. Il en va de même pour Roger Deakins, qui une fois de plus nous prouve son indéniable talent tant la photographie du film est sublime. Hélas, c’est à peu près tout ce qu’il y a à retenir de ce film. Dans la lignée d’un « Si Beale Street pouvait parler » « Greenbook » ou « Moonlight ». En bref : Oubliable.
EN DEUX MOTS
C’est avec deception que nous constatons que Empire of light est certainement le film le plus impersonnel de Sam Mendes. A force de vouloir traiter d’un maximum de thématiques sensibles, celui-ci ne sait plus où il va et passe à côté de son sujet. Très peu marquant, redondant et peu subtil. On retiendra néanmoins Olivia Colman et la photographie de Roger Deakins.
2,5
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