SYNOPSIS
Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps.

À force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, Sammy est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.

NOTRE CRITIQUE
Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonnée sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents. The Fabelmans évoque tellement de sujets universels, conscients et importants. C’est une invitation à croire en nos rêves, notre imagination, notre créativité sans jamais abandonner malgré tous les dires et les pensées faites pour nous stopper. Dans un monde partagé entre noirceur et espoir, Steven Spielberg continue, envers et contre tous, de se faire le passeur du 7e art. Il s’affirme dans son univers tout en réinventant le cinéma.

Avec discrétion et humilité, il intègre dans The Fabelmans les plus belles références à ses propres œuvres. En passant par The Duel, Indiana Jones, la Guerre des Mondes, E.T, Jurassic Park et même ses courts-métrages. On passe en revue l’œuvre de sa vie, une filmographie grandiose. En passant par Sam, on assiste à sa découverte du cinéma empli d’émotions infinies. La peur, la joie, l’exaltation, le choc, l’amour… il va entrer dans ce monde et il va en naître un réalisateur de génie. Steven Spielberg salue cet art qui l’a vu naître, l’a vu grandir, l’a fait évoluer et lui a permis d’affronter ce monde pas toujours facile. En somme, le cinéma est thérapeutique, communicatif, expressif. On découvre un enfant incapable de s’exprimer autrement que par le cinéma, qui l’aide à communiquer ses émotions. Il manifeste aussi bien la force créatrice du cinéma que son côté destructeur. La technique et le travail visuel valsent entre virtuosité, perfection et splendeur. La mise en scène, le montage, les jeux d’ombres, les plans et les séquences offrent une poésie et une magie indescriptible aux spectateurs. Le cinéaste parvient à retranscrire la magie, la tendresse et l’amour ressenti lors de la découverte d’un film au cinéma. En dépeignant avec Sam un jeune réalisateur fabricant ses premières ingéniosités comme en trouant la pellicule pour les effets spéciaux, Steven Spielberg revient au fondement même de son art.

Si on peut concevoir la vérité, le réalisme à travers la caméra et les images, le réalisateur prouve et rappelle que le cinéma peut manipuler, modifier et créer une autre vérité en effaçant toutes zones d’ombre. The Fabelmans inculque, au-delà de la beauté et de l’émerveillement autour du 7e art, une certaine responsabilité à avoir en tant que metteur en scène, et une certaine lucidité et curiosité en tant que spectateur, de voir au delà de ce qu’on nous montre. Surtout dans ce monde où les images sont de plus en plus présentes. On ressent la peur et les angoisses de Steven Spielberg par la multitude de choses que l’on peut dire avec de simples images, notamment en montrant les rushs effacés à sa mère ou en transformant son camarade antisémite qui le harcèle, en une sorte de Dieu Olympien, de super-héros. On comprend la puissance qu’ont les images, aussi merveilleuses ou épouvantables qu’elles soient. Gabriel LaBelle transcende le rôle de Sam, il apporte toutes les émotions nécessaires par son regard, ses non-dits, sa passion et sa persévérance. Michelle Williams et Paul Dano livrent tous les deux une interprétation bien plus qu’excellente, dotée de fragilité, d’une beauté, d’une tristesse, d’un amour et d’un attendrissement sidérant.
C’est une magnifique déclaration d’amour au cinéma et aux métiers techniques, mais c’est aussi la plus poignante, déchirante, bouleversante et la plus splendide lettre d’amour d’un enfant pour ses parents.
EN DEUX MOTS
Un très grand film avec un Steven Spielberg au plus profond de son intimité et de sa vie, le tout avec une grande humilité et une tendresse bouleversante. À voir, revoir et encore revoir indéfiniment.
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