SYNOPSIS
Sculptrice solitaire et secrétaire dans une école d’art, Lizzie vit avec son chat, dans une maison à côté de celle de sa propriétaire. Un jour, elle se prend d’affection pour un pigeon que son chat a blessé.

Ce dernier lui permet d’oublier ses problèmes du train de vie quotidien. Par exemple, un chauffe-eau cassé, des parents divorcés qui s’occupent peu d’elle ou un frère psychotique… Pendant qu’elle crée de nouvelles statuettes de femmes, elle travaille également au vernissage de sa prochaine exposition.

NOTRE CRITIQUE
Des films sur la création, l’art ou le travail d’un artiste, il y en a eu des centaines. De Frida Kahlo en 2002 à The Square en 2017, ils apportent tous une couleur différente, mais la cinéaste Kelly Reichardt offre aujourd’hui un angle rafraîchissant, aux allures d’œuvre autobiographique. Dans Showing Up, l’artiste n’est pas si exceptionnel que ça. Nous suivons le quotidien de Lizzie, fait de petites aventures lambdas, les mêmes tracas que les tiens, et surtout les mêmes difficultés dans son processus de création. Elle n’a pas reçu un don tombé du ciel, et elle ne va pas créer une masterpiece juste après un drame insurmontable. L’artiste fait partie du commun des mortels, et c’est son parcours et sa trajectoire qui fait de son art ce qu’il est. Trouver le temps d’exercer devient une chose parfois même difficile, et c’est tout le récit narratif qui se dévoile sous cet angle dans Showing Up. Rien de plus, pas de paillettes aux yeux ou d’exploit. La réalisatrice nous tient par la pertinence et la simplicité de son propos.

Et elle a choisi la meilleure compagne de route pour ce long-métrage : Michelle Williams. Après une prestation légèrement discutable dans The Fabelmans, l’actrice nous touche par sa délicatesse, son flegme et son naturel dans Showing Up. La mise en scène enrobe ce beau travail, avec notamment une immersion totale dans le milieu des artistes. Décors et outfits y sont pour beaucoup. Comment ne pas aimer cette Lizzie et ses chaussettes montantes dans une paire de crocs certainement bien pratiques. Pour autant, le rythme assez lent (voulu, mais lent) peine à embarquer tout du long l’audience. Quelques minutes en trop, peut-être, pour des séquences parfois trop contemplatives. Une bande originale également trop timide, pourtant, les quelques notes de musique jouées sont parfaites. Au final, il manque l’ingrédient magique pour avoir un parfait film de Kelly Reichardt, mais comme elle le démontre dans ce projet, tout ne peut pas être parfait.
EN DEUX MOTS
La réalisatrice américaine Kelly Reichardt surprend avec un film traitant de la vie d’artiste sous un tout nouvel angle, intimiste et loin des clichés du milieu. Michelle Wiliams excelle dans le rôle principal.
3,5
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