SYNOPSIS
La jeune Houria est une danseuse amateure de talent. Prenant le risque de participer à des paris clandestins la nuit à côté de son métier de femme de chambre en hôtel le jour, elle se fait violemment agresser un soir, anéantissant tous ses rêves futurs.

Elle va donc devoir accepter sa nouvelle condition physique et tenter d’avancer et retrouver un sens à sa vie.

NOTRE CRITIQUE
Profondément bouleversant tout du long, ce nouveau film de Mounia Meddour parvient à très bien aborder tous les sujets qu’il traite. La réalisatrice nous montre toute l’étendue de son immense talent dès la première scène. La manière dont elle filme le corps en mouvement de Lyna Khoudri est tout bonnement prodigieuse. La définition même de ce que la mise en scène est censée accomplir : transcender le fond par la forme. On comprend non seulement le talent, mais aussi et surtout la détermination du personnage de Houria dans cette scène d’introduction pleine de beauté. Et ce sera le cas tout le long du métrage, Mounia Meddour a aussi écrit ce film et elle le comprend parfaitement. Elle sait exactement comment retranscrire à l’image ses écrits et elle le fait avec une puissance égalant son propos. Évidemment politique, Mounia Meddour porte un regard particulier sur une situation délicate en Algérie : les anciens terroristes graciés, et comment les victimes des drames passés tentent de vivre au-delà de leurs traumatismes.

Un sujet fort, qui même s’il ne nous parle pas à nous autres européens, est retranscrit avec beaucoup de tendresse et de compréhension. Sans jamais hésiter à aller dans la douleur, à montrer l’étendu de ces dégâts invisibles auxquels on ne pense que trop rarement. On suit non seulement le parcours de reconstruction de Houria, mais au travers de son personnage on suit aussi le parcours de toutes les femmes victimes. On suit ce chemin en même temps que Houria, qui à notre place va découvrir ce monde caché et apprendre à se reconstruire ce qu’on pense détruit en communauté. Un itinéraire brillamment retranscrit derrière des acteurs au talent formidable. Toutes et tous montrent une maîtrise totale de leur personnage à tous les niveaux, on ressent toute l’étendue de leurs émotions, de leur volonté et des différentes relations qu’ils partagent. A l’instar de la sublime bande originale composée par Maxence Dussère et Yasmine Meddour. Houria est un pur produit de grand cinéma, où chacun des différents éléments qui le composent sont réussis à la perfection, amenant à une expérience d’une force et d’une intensité bouleversante.
Les scènes de danse sont inoubliables, les scènes de vie aussi tendres que brutales. C’est un film qui transpire la force, la volonté d’aller de l’avant sans pour autant oublier les horreurs du passé. On ne peut qu’en sortir changé.
EN DEUX MOTS
Houria est un grand film. À la maîtrise technique impressionnante et nécessaire au sujet abordé. C’est magnifique, déchirant voire terrifiant par moment. Parsemé de beaux moments de vie, au message fort. À voir absolument
4,5
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