SYNOPSIS
Beau Is Afraid, ou Beau a peur au Québec, est un drame d’horreur américain écrit, réalisé et co-produit par Ari Aster, sorti en 2023. Beau Wassermann, un homme paranoïaque et perturbé, se lance dans une épopée pleine d’événements surnaturels pour retrouver sa mère.

Lors de l’odyssée, l’univers semble se liguer contre lui, c’est ainsi que la vie de Beau est remise en question grâce à des années de souvenirs qui émergent devant ses yeux. Il s’agit du troisième long-métrage du réalisateur, après Hérédité et Midsommar.

NOTRE CRITIQUE
‘Beau is afraid‘ ouvre sur une première partie prometteuse et alléchante qui est aussi jouissive que drôle. Seulement Ari Aster aura mis tout son talent dans cette portion et elle en deviendra également sa limite..
Sa caméra, sa réalisation et sa conception d’un monde dystopique sont excellentes en tout point. On entre instantanément dans la vie du personnage pour ressentir son stress et ses angoisses. L’acteur Joaquin Phoenix est de bout en bout spectaculaire. Il y a, dans cette première partie, plusieurs réussites importantes. Hormis l’excellent Joaquin Phoenix, on ressent à travers un monde qui se casse la gueule (un peu comme le nôtre finalement), l’égoïsme, l’animosité de chacun quand il reste seulement la survie et les peurs de ceux qui ont plus que les autres. Tous les éléments sont présents, rythmés et aussi hilarants pour passer une excellente séance. Malheureusement, la suite est bien plus brouillonne.. Un fourre-tout mal ordonné, essayant de mettre en avant plusieurs sujets importants comme la voie médicamenteuse pour apaiser le mal-être, les craintes concernant l’avenir (que ce soit personnel ou l’avenir collectif) ou encore les tourments provenant d’une enfance compliquée qui construira l’adulte en devenir avec des problèmes relationnels.

Tout y est, mais comme jeté dans ce scénario confus qui essaie les genres sans fil conducteur. En passant par l’horreur, le fantastique, la comédie et l’aventure, Ari Aster nous livre surtout une œuvre expérimentale qui s’approchera plutôt d’un mauvais brouillon mal relu ou d’une inspiration lynchienne déplorable. Le spectateur va très vite se perdre durant ces trois longues heures. Plus rien n’a de sens, de but, de conscience ni même d’ordre. Entre le réel et le cauchemar, plus aucune frontière ne limite ce monde. Malgré un Joaquin Phoenix parfait, un Denis Ménochet monstrueux et un casting pointu, rien n’est assez bon pour maintenir le flot. Comme une mauvaise mayonnaise, ça ne prend pas. Le temps paraît interminable et l’incompréhension se transforme en une envie de dormir. Qu’a-t-il voulu transmettre ? Tantôt avec des inspirations à la Truman Show, tantôt au genre de l’horreur, valsant perversement entre nos peurs les plus profondes, la cruauté de l’homme et nos pires désirs, les thèmes auraient pu être prometteurs. Seulement, on ne ressent aucune conviction dans l’écriture et on se perd sans comprendre.
EN DEUX MOTS
Beau is Afraid est cafouilleux, long et à la limite du malsain. On ne pourra pas enlever à Ari Aster sa mise en scène très réussite et une direction d’acteurs exceptionnels. Cependant, scénaristiquement aurait-il atteint sa limite ? En tout cas, ce nouveau projet divisera autant qu’il animera le débat
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