SYNOPSIS
Pour ce nouveau film, nous plongeons en plein Japon du XVIIIème siècle. Alors que le pouvoir impérial impose sa censure sur les artistes, le jeune Shunrô, apprenti peintre, est exclu de son école à cause de son tempérament impétueux et du style peu conventionnel de ses estampes.

Personne n’imagine alors qu’il deviendra Hokusai, célèbre auteur de la Grande vague de Kanagawa. Hokusai est un film japonais réalisé par Hajime Hashimoto.

NOTRE CRITIQUE
Ce Hokusai laissait présager une œuvre passionnante. Un film qui pourrait plaire aux novices, et intéresser ceux qui s’y connaissent le moins. Et cela à travers un long-métrage embrassant le folklore japonais et laissant respirer ses paysages pour dresser le portrait d’un artiste à la vie assez méconnue du grand public.
Le réalisateur Hajime Hashimoto avait de l’or dans les mains et c’est une fois les quinze premières minutes passées que l’on se rend compte que le potentiel est gâché. Hokusai est une déception à de nombreux niveaux. Ceux qui pensaient voir un biopic sortir du lot déchanteront vite. Ce projet n’est qu’une succession peu intéressante de séquences ayant du mal à se raccorder les unes aux autres. Laissant place à un biopic très convenu, lisse sur les bords, n’arrivant pas à se démarquer des autres. La faute à un rythme très inégal. Il est long et ne se concentre jamais sur les éléments les plus intéressants. Un film LONG mais trop RAPIDE à la fois. Une heure et demie sur la vie d’un artiste (aussi intriguant et atypique) est une durée trop courte pour rendre hommage à un homme, ainsi qu’au voyage initiatique qu’il a entrepris. Le tout est définitivement trop rushé. L’ellipse entre sa jeunesse et sa vieillesse et d’une mollesse scénaristique assez navrante. Nous laissant sur le carreau, sans aucun contexte à se mettre sous la dent. De son entrée en école, jusqu’à son caractère bien à lui, son travail intérieur, tout cela est bien trop vite expédié pour que l’on s’attache au personnage, ou que l’on puisse véritablement bien s’imprégner du climat pesant qui règne sur le Japon lors de cette période.

Nous qui attendions avec curiosité la manière dont allait être filmé son voyage à travers le Japon, à la conquête d’horizons et paysages nouveaux, le menant à la création de « sa Joconde » (la grande vague de Kanagawa), nous voilà bien déçu. Même pas cinq minutes de voyage, même pas un plan arrivant à se démarquer d’un autre. Mis à part celui sur le Mont Fuji, d’une parfaite colorimétrie. Mais qui malheureusement ne dure pas plus de cinq secondes. Ne nous laissant pas le temps de le contempler comme notre protagoniste le fait. Le film peut se montrer contemplatif par instants, mais lors de séquences assez inutiles. Il ne sait néanmoins pas se poser quand il le faut, et rush sur tous les sujets exploitables. Bien dommage de voir que ce travail de photographie assez joli, avec de majestueux paysages, soit détracté par un montage sans pitié. En plus de lui manquer une demi-heure, le film manque de panache, de développement dans son contexte. La menace impériale aussi sévère soit-elle en introduction s’estompe très facilement au sein du récit, avant de revenir comme un cheveu sur la soupe en dernier acte. Dernier acte qui se révèle être le plus réussi du film, malgré son raté pour se raccrocher aux séquences précédentes. On pourra tout de même se délecter du style japonais. Les amateurs et passionnés de la culture et du folklore seront aux anges. Une jolie reconstitution, de très beaux décors, et des costumes à vouloir partir voyager immédiatement.
On attend avec impatience une version longue. Une version longue d’un film beaucoup trop charcuté au montage. Nous attendons un film qui prend son temps, qui sait poser son contexte et qui nous permet de mieux cerner son personnage principal aussi talentueux soit-il. Le coche est loupé. À notre grand regret.
EN DEUX MOTS
Ce biopic aussi passionnant qu’il le paraissait, se trouve être plat, plutôt convenu et beaucoup trop rushé pour le rite initiatique d’un artiste à la vie aussi atypique. Un montage qui ne rend pas justice au travail de reconstitution ni même à ce talent au caractère unique.
2,5
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