CRITIQUE | FILM

VISIONS : un panorama trop inégal

Après le très bon 'Boîte Noire' (2021), le réalisateur français Yann Gozlan revient avec un nouveau thriller porté par Diane Kruger et Mathieu Kassovitz. Toujours au niveau ou baisse de régime ? Notre critique de Visions

SYNOPSIS

Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols long-courriers, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d’aéroport, elle recroise la route d’Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt.

© Visions

Estelle est alors loin d’imaginer que ces retrouvailles vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l’irrationnel…

NOTRE CRITIQUE

Soyons directs, Visions est loin d’être une réussite. Commençons par le positif, à l’instar de son prédécesseur Boîte Noire (2021), il est impossible de ne pas acclamer le travail assez formidable porté sur l’image, mais surtout le son. Presque aucun plan n’est raté, au contraire, on ressent parfaitement la tension que veut nous partager le film. Que cela soit par des gros plans sur les personnages, des cadrages en biais, certains zooms sur des regards inquiets ect.. Tout est là pour que l’on soit dans la peau d’Estelle dans cette longue descente cauchemardesque. Et le travail sonore est tout autant (voire plus) réussi. Au côté d’une bande-son assez timide, tout l’accomplissement sur la tension et les visions du personnage principal nous font plonger dans cet enfer, grâce notamment aux différents effets et ambiances sonores d’une grande précision. L’immersion dans cette situation si particulière est la grande réussite de ce film.

© Visions

Malheureusement, cette belle exécution est gâchée par un scénario absolument catastrophique. L’histoire tourne en rond et on ne croit jamais à cette romance interdite entre ces deux femmes. Globalement, toute la trame est bizarrement ficelée. C’est comme si le film allait trop vite tout en voulant prendre son temps, peut-être est-ce une volonté d’un réalisateur Yann Gozlan pour ressentir viscéralement la chute de son personnage principal. Idem concernant le montage, qui vers la fin devient beaucoup trop brouillon et compliqué à suivre pour rien. Toujours est-il que cela ne fonctionne pas très bien, et on finit par s’ennuyer tant ces deux longues heures ne semblent jamais se terminer. Pour finir sur une fin faussement énigmatique, voulant complexifier ce long-métrage qui n’arrive déjà pas à se maîtriser. Une vraie déception, encore plus quand on voit tout le travail technique derrière..

EN DEUX MOTS

On sort très déçu de Visions, qui malgré un travail vraiment excellent sur l’image et l’ambiance sonore, n’arrive absolument pas à maîtriser son idée de base. Ce qui donne un film ennuyant, faussement complexe et parfois ridicule, alors que le talent derrière est bien présent. Bref, on s’attendait à mieux.

2,5

Note : 2.5 sur 5.


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(3 commentaires)

  1. Très juste, on aurait voulu voir mieux par l’auteur de « Boîte Noire » et « Burn out ». C’est du De Palma sans saveur, du Hitchcock publicitaire. Dire qu’il a fallu s’y mettre à cinq pour écrire ça ! C’est sans doute ce qui explique le résultat.

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