CRITIQUE | SERIE

AHSOKA : une série sans la force

Après un passage éclair dans la deuxième saison de The Mandalorian, Ahsoka Tano débarque dans ta télévision avec sa propre série sur Disney Plus. Mais est-ce que la force est avec elle pour cet énième projet issu de l'univers Star Wars ? Notre critique de la saison 1 de 'Ahsoka'.

SYNOPSIS

Ahsoka est une série dérivée de l’univers Star Wars qui suit les aventures d‘Ahsoka Tano, une ancienne padawan Jedi devenue une puissante guerrière indépendante après les événements de la série « Star Wars: The Clone Wars ».

© Ahsoka

La série explore sa quête pour trouver sa place dans la galaxie en pleine expansion, tout en faisant face aux conséquences de l’Ordre 66 et en cherchant des indices sur le sort de son ancien maître, Anakin Skywalker. Ahsoka devient un symbole d’espoir dans une galaxie déchirée par la guerre et la tyrannie de l’Empire.

NOTRE CRITIQUE

Dave Filoni, papa de la jeune padawan dans Clone Wars et créateur de la série Rebels, se sert aujourd’hui de Rosario Dawson pour mettre en scène une saison 5 de Star Wars Rebels faussement déguisée. Un projet live-action peut-être plein de bon sentiments, mais qui se vautre dans les mêmes défauts que The Book of Boba Fett et Obi Wan Kenobi. Calmez-vous, on vous explique pourquoi on pense que Dave Filoni n’est pas le messie que beaucoup attendaient.

Bien réaliser et bien écrire des personnages dans un show télévisé d’animation le temps de sept saisons est bien différent que de réaliser une série en live-action. Série, ou par ailleurs, les huit épisodes sont d’une radinerie totale en termes de durée et de propositions scénaristiques. On repart dans les mêmes travers que dans les autres séries. Comme c’est bizarre. Tony Gilroy et son Andor étaient les seuls à ne pas avoir de problèmes. Et comme par hasard, c’est à chaque fois que l’on voit le nom de Dave Filoni et Jon Favreau au générique que tout commence à partir en sucette. Ces deux personnes ne savent pas écrire de série. Ces deux personnes n’ont pas le talent nécessaire pour tenir une trame narrative correctement sans se perdre dans les épisodes filaires qui n’apportent rien à l’histoire, et sont simplement là pour proposer du contenu. Petit hommage à l’épisode 3 de cette série, où il ne se passe rien à part des péripéties inintéressantes pendant une durée d’approximativement 38 minutes -générique et récapitulatif d’introduction compris. Et même si le postulat de départ où l’on suit Ahsoka qui galère à retrouver Thrawn s’avère être très intéressante, l’intégralité du potentiel est très vite jeté à la poubelle. On fait du sur place pendant huit épisodes. On a juste l’impression de voir Disney charcuter un long-métrage de 2h30 pour en faire une série forcée.

© Ahsoka

Andor nous manque véritablement. Quoi qu’on en pense, cette série nous permettait de voir l’évolution des personnages sur des années complètes, dans des galaxies différentes, avec des décors qui sentaient le palpable à plein nez. Ici, on se contente comme d’habitude du strict minimum, ou aucune ingéniosité de réalisation n’est véritablement proposée. Quasiment un combat au sabre par épisode, et pourtant, aucun d’entre eux ne s’avère marquant ou un tant soit peu bien filmé. La série réussit à nous faire ressentir un sentiment de lassitude vis-à-vis des duels au corps-à-corps, c’est aberrant. Aucune inventivité au niveau des décors non plus, le tout sonne horriblement cheap et on arriverait même à se dire que le retour du grand Amiral Thrawn se déroule au fin fond de la région Auvergne Rhône Alpes. En parlant de Thrawn. On va potentiellement se faire encore plus d’ennemis. Mais sachez que ce n’est pas parce qu’une voix a fait du bon travail dans une série animée que l’interprète en fera de même dans une série live-action. Car qu’on se le dise, Lars Mikkelsen est une erreur de casting. Le personnage n’est jamais imposant et attire nullement notre attention. Son entrée « spectaculaire » mise en scène par un collégien de 12 ans filmant un mec littéralement peint en bleu sur un fond vert ignoble ne nous donne pas envie d’en voir plus. On ne sent jamais le cerveau du personnage complexe comme il l’était dans la série.

© Ahsoka

Ici, Dave Filoni s’acharne simplement à donner comme seule réplique au personnage des tactiques militaires bidons et prévisibles, un peu complexifiées pour nous dire « eh regarde comment il est trop intelligent notre personnage« . Un potentiel gâché pour l’un des meilleurs personnages d’un univers entier, malheureusement. On en vient même à se dire que l’arrivée de Giancarlo Esposito dans The Mandalorian avait infiniment plus de gueule. Mais si c’était le seul personnage qui était dénaturé… Ahsoka, qui ne se contente que de donner des leçons et simplement tourner la tête avec des airs provocatrices, Sabine devenue un personnage détestable, et la cerise sur le gâteau : Ezra d’un cringe épouvantable. Si triste de voir comment ces retrouvailles avec les personnages principaux ont été expédiées et sentent tellement le faux. Le gars s’est retrouvé exilé et vl’a qu’il campe avec des tortues ? Mais attendez ? Tout le monde a gueulé sur Les Derniers Jedi, et tout le monde accepte ça ? Ce qu’il y a d’encore plus triste dans cette série, c’est de se dire que le défunt Ray Stevenson incarne le meilleur personnage de ce contenu. Lui et sa padawan sont les aspects les plus intéressants de ce mini-show Disney tant leurs écritures très nuancées contrastent avec les autres personnages. Ils sont sublimés par leurs costumes et par les traits de caractère de leurs personnages. On peut retrouver également Simon Kinberg à la musique et ça, ça n’a pas de prix. Enfin, on peut fondre devant ce cinquième épisode d’une beauté éclatante, bien que cela n’ait affecté aucun personnage et qu’il s’agisse d’un épisode toujours filaire qui n’apporte rien dans le développement de personnage -ni même dans le questionnement que se pose le spectateur.

En bref, le retour de Thrawn est un pétard mouillé. On a pas mal cringe devant bon nombre d’épisodes de cette première saison qui s’avère être cheap au possible, malgré des moyens colossaux. On a juste hâte de retrouver un vrai scénariste à la barre, car c’est plus possible..

À retrouver sur Disney Plus.

EN DEUX MOTS

Cet énième contenu Star Wars se range au même rang que ‘Boba Fett’ et ‘Obi Wan Kenobi’, dans la catégorie ratage total. Star Wars continue de perdre de sa superbe au profit d’un Disney avare en imagination et d’une équipe de showrunners à la ramasse complet quand il s’agit de parler mise en scène et de scénario. On attend le retour d’Andor.

2

Note : 2 sur 5.


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(1 commentaire)

  1. Oui « Andor » fait figure de précieuse exception dans la médiocrité qu’est devenu l’univers « Star Wars ».
    Pour ma part, j’attends avec beaucoup de curiosité la prochaine série des show-runners de « Game of Thrones ». Il s’agit de « 3 body problem/le Problème à trois cordes », adaptation du romancier chinois Liu Cixin.

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