ÇA RACONTE QUOI ?
Le film s’inspire de l’Histoire avec un grand H. En effet, Ridley Scott adapte ici sous forme d’un récit historique le déclenchement, le déroulement et la conclusion du dernier duel judiciaire de l’Histoire. Au 14ème siècle dans le royaume de Cocorico France, le chevalier Jean de Carrouges is back home après avoir fait la guéguerre, il retrouve enfin sa dulcinée Marguerite de Thibouville. Mais des choses se sont passées durant son absence, et pas des moindres. Marguerite affirme publiquement que l’écuyer Jacques Le Gris (le poto de Jean) a sexuellement abusé d’elle, ce que ce dernier réfute catégoriquement.

Un octogone dit « procès par le combat » est décidé entre le chevalier et l’écuyer pour savoir qui a raison, ou plutôt qui est le plus fort pour avoir raison. Ce genre de duel appelle à la justice civile et non à la justice divine –du moins pas au début. Les duellistes ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour faire valoir leurs vérités respectives. C’est seulement après le combat et la désignation du vainqueur que l’on accorde au gagnant le soutien divin, qui lui a permis de pourfendre son vil adversaire.. Ah et accessoirement : si le mec de la demoiselle perd, on la crame pour fausse accusation. Bonne ambiance en perspective.

NOTRE HUMBLE AVIS
Contrairement à ce que les affiches publicitaires et le cadre médiéval semblaient promettre, il n’y a que très peu de scènes de combat et d’action dans ce film. Riple..Ridley mise tout sur ses dialogues et sa mise en scène –et son casting exceptionnel of course. Cela n’exclut pas pour autant la violence de certaines séquences présentes dans ce long-métrage –oh gosh.
Avec ce film, Ripl..Ridley –décidemment– sait exactement où il va et le message qu’il souhaite transmettre. Il serait en effet très stupide de ne pas y voir la dénonciation du viol, des violences physiques mais aussi psychiques subies par les femmes d’hier comme d’aujourd’hui. Il fait de sa trame narrative un triptyque offrant le point de vue de chacun des trois personnages principaux, et tout cela est amené et intégré de manière assez intelligente au scénario. Non sans réinventer sa façon de conter une histoire, cette vision multiple de l’œuvre sert habilement son récit tout en jouant avec les sentiments et la capacité de discernement ou de jugement de ses spectateurs, devenus dès lors juges et bourreaux omnipotents et omniscients.

Pour la partie technique, le bougre s’est bigrement bien entouré avec notamment Harry Gregson-Williams à la musique (Armageddon, Kingdom of Heaven et bien d’autres) ou encore Dariusz fuckin’ Wolski (The Crow, Dark City, les Pirates des Caraïbes pour ne citer qu’eux) concernant la photographie. On ne présente évidemment plus son copain de longue date, Arthur Max, pour retoucher la déco de l’Abbaye de Fontfroide -et oui cocorico ! Côté casting, il dégouline de talent avec le rouleau compresseur Adam Driver qui file la réplique aux brothers for ever Matt Damon et Ben Affleck. Ces deux-là sont légèrement en retrait dans ce film. Mais ce sera Jodie Comer, la nouvelle muse de Scott (elle est déjà créditée pour son prochain film), qui volera ici la vedette avec une prestation impressionnante de justesse et de vérité. Bref, tout un tas de bonnes raisons pour ne pas rater The Last Duel au cinéma !
EN DEUX MOTS
On attend House of Gucci avec encore plus d’impatience maintenant !
3,5
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