ÇA RACONTE QUOI ?
Mike Milo est une ancienne star de rodéo, le « sport » où ils essayent de tenir sur un cheval pendant que ce dernier se débat de peur (légèrement différent de l’attraction où tu as tenu deux minutes à la Foire du Trône). Suite à une grave blessure, Mike est maintenant un éleveur de chevaux au Texas. Mais un beau jour, son ancien patron fait appel à lui.

Ce dernier lui demande de se rendre au Mexique pour ramener son jeune fils Rafael qui vit là-bas avec sa mère alcoolique. Il doit donc trouver le moyen de récupérer l’enfant à sa mère et réussir à repasser la frontière. Pas facile quand on se retrouve en plus tracké par la mafia et la police du pays.. Un long voyage l’attend, en route pour un nouvel épisode avec Clint Eastwood le cowboy le plus célèbre d’Amérique.

NOTRE HUMBLE AVIS
Clint Eastwood sort de sa maison de retraite pour nous produire un tout nouveau western. Non pas seulement derrière la caméra, mais aussi en tant qu’acteur dans le rôle principal. On respecte la légende, mais ça fait beaucoup là non ?
Clint Eastwood est un mastodonte de l’industrie du cinéma, il n’a plus rien à prouver. Mais comme tout être humain, il vieillit. A 90 ans passés, il est grand temps d’arrêter. Eh oui, car le film devient rapidement ridicule en le mettant en vedette, l’impression de voir le spectacle de Guignol pendant 2h avec une marionnette devant nous où l’on voit constamment les fils. C’est triste, mais le cowboy ne tient même pas debout. Au-delà d’avoir des séquences littéralement tournées au ralenti, nous assistons également à des scènes parodiques. Pas très intelligent dans sa mise en scène et sa réalisation, cela devient totalement absurde lorsque l’on voit un rodéo en plan large avec des focus sur la tête de Clint Eastwood en train de tournicoter. Durant une autre séquence, il tente de se débattre et donne des coups de poing à vitesse zéro, comme quand tu te bats dans ton rêve.. Plus généralement, Clint Eastwood est un véritable épouvantail sur chaque séquence –on critique évidemment le choix du casting, pas le bonhomme. A 91ans, c’est extraordinaire d’avoir cette forme-là.

Mais si ce n’était que le seul souci.. Le film est tout simplement raté, et c’est très frustrant. Le jeune Eduardo Minett joue assez mal, il peine parfois à nous rendre empathique à son personnage, tombant soit dans l’excès, soit dans le pas assez. Il n’est cependant pas aidé par l’écriture de son personnage, qui reste très clichée. L’écriture d’ailleurs, celle de l’intrigue nourrit l’incompréhension tout du long. Le scénario se perd dans des va-et-vient incessants et fatigants. Le chemin du retour est interminable, avec des péripéties toutes plus banales les unes que les autres, et surtout extrêmement inutiles. Je passe également sur le fait que Clint Eastwood est un véritable Don Juan malgré lui dans ce film. Les femmes tombent instantanément sous son charme, alors qu’il y a environ 50 ans de vie qui les séparent.. Loin de moi de douter du sex–appeal de Clint, mais le mec ne parle même pas leur langue et tient à peine debout.. Le cliché du cowboy américain peut-être..

Cry Macho sonne en réalité la fin de l’ère Eastwood. Devant la caméra, cela parait comme une évidence pour ce type de rôle. Le film méritait un acteur capable de se déplacer sans déambulateur. Derrière la caméra, Eastwood ne produit plus le même effet. C’est beaucoup trop léger, sans grande innovation ou sans grandes idées, malgré quelques plans intéressants dans le désert mexicain. La bande originale, quant à elle, permet de passer un moment un peu moins désagréable, avec notamment la chanson d’ouverture et de fermeture « Find A New Home », mais aussi les chansons d’artistes mexicains toutes aussi touchantes. En résumé, ce film reste une parodie de la (colossale) carrière de Clint Eastwood, l’émotion est présente mais de manière trop irrégulière (plus de sensibilité pour l’acteur que pour le personnage). Il faut savoir arrêter sa carrière au bon moment, comme Zizou.
EN DEUX MOTS
Il est temps de prendre sa retraite Monsieur Eastwood, devant la caméra (on voit les fils pour le faire tenir debout), mais aussi à la réalisation
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