ÇA RACONTE QUOI ?
L’histoire s’inspire plus ou moins librement de l’épopée chevaleresque de Sire Gauvain face au Chevalier vert, supposément écrite par Le Pearl Poet au XIVème siècle –oui, ça commence à faire un bail. Alors qu’il coulait des jours tranquilles dans sa condition, à boire des coups avec ses quelques amis et profiter d’une certaine compagnie féminine, le Roi (accessoirement son oncle) le réclame..

Après quelques échanges de courtoisie, il est invité à défier une entité magique, un Chevalier Vert –fils illégitime du Géant Vert. Sans trop de difficulté et sans quasiment transpirer, il l’abat. Toutefois, ce n’était que le début de son incroyable parcours. Avant de repartir la tête entre les mains, Le Chevalier Vert le met en garde : il ne lui reste qu’un an avant qu’il ne revienne, et pas pour trier les lentilles.

NOTRE HUMBLE AVIS
Réinterpréter un des nombreux mythes arthuriens, eux-mêmes réinterprétés des centaines de fois à travers le temps, n’est pas forcément pour déplaire. On adore replonger dans ce genre d’aventures sous forme de quête initiatique cochant toutes les cases du livre Le Voyage du Héros de Christopher Vogler..
Au niveau de la mise en scène, tout est amené intelligemment et tout est surtout utile. On ne voit d’ailleurs pas passer les 2h10, tant on est happé par l’intrigue. Il n’y a pas vraiment de moments de flottement ou d’hésitation dans ce film. Les plans sont somptueux, on pourrait faire des peintures de beaucoup d’entre eux. Les effets spéciaux sont assez peu présents, et quand ils le sont, c’est toujours bien traité ou discret. Le vert est clairement la couleur dominante du film (pas seulement dans le titre), venant imprégner chaque plan, apportant une certaine ambiance sinistre, lugubre et mystique à l’atmosphère de chaque scène. L’immersion est également facilitée par les tournages en milieux naturels, qui rendent l’action plus vivante encore. On est hypnotisé par la beauté des paysages traversés, toute cette nature dense qui semble sentir bon l’air frais du petit matin. La bande originale, quant à elle, retransmet fidèlement le souffle épique, fantastique et inquiétant de l’œuvre.

La photographie est magistrale, elle ajoute du cachet à cet univers de dark fantasy, tantôt poétique et quasi divin, tantôt crasseux sentant la putréfaction. L’univers magnifiquement dépeint satisfera sans difficulté ces fans de dark fantasy, de récits épiques. Les acteurs sont tous rudement bons. La tête d’affiche, Dev Patel, est incroyable de justesse tout comme dans son rôle pour le long-métrage Lion. Si l’on n’entend pas beaucoup parler de lui, il semble néanmoins faire son petit bonhomme de chemin en choisissant méticuleusement ses projets –on le retrouvera notamment dans le prochain film de Wes Anderson pour Netflix. Son rôle de chevalier pas si vaillant que ça, plein de faiblesse et de couardise est génialement interprété. En résumé, The Green Knight est un fabuleux long-métrage, démontrant encore une fois tout le talent de David Lowery à la réalisation.
EN DEUX MOTS
Un excellent film de dark fantasy et d’aventure chevaleresque épique. L’attente en valait la peine, et David Lowery démontre encore une fois tout son talent derrière la caméra
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