ÇA RACONTE QUOI ?
Mikey Saber est une ancienne star du X –et on ne parle pas de mutant. Après des années de dur labeur, il est « obligé » de mettre fin à sa carrière. Sans un sou et sans toit, il décide de retourner dans la ville qui l’a vue naître, un petit bourg paumé au fin fond du Texas. S’il est loin d’être bien reçu par son ex-belle-famille, il parvient finalement à les amadouer en leur ouvrant son cœur et en s’excusant pour les relations tumultueuses survenues par le passé..

Bien sûr que non, il paye simplement un bon loyer. Alors qu’il invite son ex-belle-mère et son ex-femme à dîner, il tombe sous le charme d’un petit bout de femme qui tient la caisse. Cette nouvelle idylle avec celle qu’on surnomme Strawberry va petit à petit croître et permettre à Mikey de retrouver l’espoir de pouvoir un jour sortir de ce trou paumé pour retrouver la folie de L.A.

NOTRE HUMBLE AVIS
Ce film n’a rien à voir avec Pleasure. Red Rocket nous plonge dans l’Amérique du milieu encerclé par les grands sites industriels, bien loin de New-York ou Los Angeles. Un long-métrage pétri d’humour, d’excentricité tout en faisant les préliminaires au drame. Mais est-ce que cela est suffisant pour atteindre le 7eme ciel ?
Si la majorité du casting reste relativement peu connue, les personnages qu’ils incarnent sont presque tous mémorables de par leur excentricité, tout en restant très ancrés dans le réel. Cela offre un contrepoids intéressant et permet d’empêcher au quidam de se faire royalement chier. Sans cela, l’histoire serait relativement ennuyeuse et sans intérêt. Si les showrunners en avaient fait un drame, le film n’aurait pas été aussi impactant, au vu de la ribambelle de films du genre qu’on se tape en ce moment. Ici, chaque personnage a sa névrose tournée en ridicule. On y trouve d’abord un ex acteur à la gueule d’ange et assoiffé de sexe. Blessé dans son orgueil par son éviction, il fera tout pour retourner faire du porno à L.A, jusqu’à même convaincre sa nouvelle petite amie -alors qu’elle a seulement 17 ans ???!. S’il veut refaire sa vie en taule, c’est bien parti. Son ex-femme, complètement destroyed par la life, passe ses journées à glander devant la télé ou en terrasse à fumer des clopes. Enfin, l’ex belle-maman paraît (je me surprends à le dire) être la plus sage de la bande, alors qu’elle est tout aussi endormie. Bref, un lot de personnages excentriques, mais aussi révélateurs d’une certaine Amérique.

Une photographie plutôt classique et sobre, mais contrastée par l’excentricité et la couleur des décors alentours, accompagne ce long-métrage. La bonne gestion de la lumière artificielle, particulièrement dans les habitations et en dans les scènes de nuit, ajoute du réel à l’atmosphère. En extérieur, l’utilisation intelligente de la lumière et des paysages industrielles servent habilement un récit qui jongle entre folie des grandeurs capitalistes et aspirations plus tranquilles, paisibles. Le film parvient à conserver son aura humoristique et sarcastique tout du long, et c’est une bonne chose. Le dénouement est assez intéressant, on peut voir cela comme le fameux nouveau départ qu’il souhaitait amorcer, une renaissance. A moins que ce dernier plan face à la maison de sa petite amie présage un futur semblable à son passé avec sa femme précédente. En répétant les mêmes erreurs et surtout en entrainant une jeune fille sur une voie désastreuse.. Le film finit donc en chat de Schrödinger, deux versions possibles de l’histoire coexistent.

En résumé, Red Rocket est un film feel good flirtant avec le drame, mais sans jamais s’en approcher d’assez près, l’abordant de manière superficielle, servant surtout les situations comiques du récit. Si le film paraît cracher sur la culture des grandes villes, y préférant la galerie d’excentricité des habitants des banlieues, il n’est pas non plus tendre avec ces derniers. Mais ce film n’est pas une critique de cette Amérique, il ne rabaisse pas ces gens, c’est en fait tout l’inverse. Malgré toute la bêtise dont il accable ses protagonistes, le film le fait avec une certaine tendresse, un amour qui se lit entre les lignes, dans les plans et dans la manière de filmer ces hurluberlus se battre comme si l’avenir du monde en dépendait. En revanche, il n’est pas aussi indulgent avec les situations toxiques que cela peut engendrer, avec en ligne de mire : le mensonge, l’addiction et même le racolage.
EN DEUX MOTS
Si la stupidité et le mensonge sont les sentiments qui rythment principalement le récit, ils prennent leur source dans une forme d’amour construite tout autour de personnages loufoques et complètement décalés
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