ÇA RACONTE QUOI ?
Une jeune suédoise de 20 ans débarque à Los Angeles. Le rêve américain ? Elle veut percer à Hollywood pour devenir actrice ? Hmm c’est ça, à peu de chose près en fait. Elle veut effectivement devenir actrice, mais dans l’industrie pornographique. Une légère différence, pourtant tout cela se passe aussi à Los Angeles. Bella Cherry, de son nom de scène, est véritablement là pour devenir la meilleure dans son domaine. Mais avant ça, il va falloir passer par quelques étapes clés.

Dès son arrivée, elle intègre une bien belle collocation composée d’autres pornstars, toutes gérées par l’agent Mike. C’est parti pour le show ! Elle enchaine quelques scènes par-ci, par là, mais rapidement, Bella Cherry manifeste de plus grandes ambitions. Elle veut devenir une Spiegler Girl, c’est-à-dire une vraie star du porno, l’élite si vous préférez. Pour cela, il va falloir donner de sa personne, littéralement. C’est à partir de ce moment-là que le plaisir cède sa place au risque et à la toxicité.

NOTRE HUMBLE AVIS
Quel plaisir ! Quel plaisir d’avoir un film traitant l’industrie pornographique en évitant tous les clichés possibles. Ninja Thyberg offre ici un regard nouveau sur un milieu trop méconnu. Que se cache-t-il derrière les sites internet les plus visités au monde ?
Pleasure n’est peut-être pas le meilleur film de l’année, mais il est de loin le plus intéressant. Le thème abordé est forcément intrigant, qui peut se targuer de connaitre l’envers du décor du porno ? A part Nikita Belluci, Anna Polina, Claire Castel.. (j’en cite un peu trop là, ça devient bizarre). Le sujet est assez périlleux, il faut trouver un juste équilibre pour ne surtout pas tomber dans une avalanche de clichés ou de jugements. Ninja Thyberg réussit ce pari haut la main. La vision du porno qu’elle donne dans ce film est pertinente, juste, et pleine de discernement. C’est aussi pour cela que la réalisatrice a décidé de prendre de réels acteurs pornographiques pour la totalité du casting -Hormis le personnage principal avec Sofia Kappel. Ninja Thyberg nous fait découvrir toutes les facettes de cette industrie, sans filtre, avec les petits bons cotés comme les plus pervers.

La réussite du film est aussi (et beaucoup) due à la performance de l’actrice principale : Sofia Kappel. Inconnue au bataillon, elle nous sort une performance all-time, passant par tout un panel d’émotions. L’évolution de son personnage est très intéressante, bien loin de l’archétype de la petite fille candide choquée de découvrir les coulisses du « sexe à la demande« . Le personnage se transforme physiquement, mais surtout psychologiquement. Pleasure nous démontre simplement qu’un milieu pervers crée parfois des personnes perverses, c’est tout le propos du film. Aveuglée par son ambition, Bella Cherry en vient petit à petit à franchir ses limites sexuelles, trahir ses amis, céder aux tentations de la fame.. On est vraiment sur une trajectoire traduisant toutes les étapes émotionnelles du personnage principal. C’est malin et la trame narrative s’éloigne franchement de tous les standards du genre !

Quand en plus, la réalisation est en parfaite adéquation avec le message ! Ninja Thyberg arrive à nous montrer à la fois des scènes de tendresse comme des scènes de dégoût avec une caméra finalement très discrète. Discrète dans le sens de presque pudique, on ne nous montrera jamais des scènes de sexe comme vous pourrez en voir sur MarcDorcel.com. La réalisation est pensée pour que le spectateur soit toujours mis à la place de Bella Cherry, et cela dans toutes les séquences pornographiques. Ninja Thyberg arrive à faire passer un message sans le crier à la caméra. Comme avec l’enchainement des deux scènes de « hardsex » qui pointe du doigt assez clairement les grosses divergences au sein de ce milieu, et l’extrême misogynie présente.
En résumé, Pleasure est un film documenté, intelligent, important, qui doit être vu pour ouvrir les yeux sur l’envers du décor du Porn-Hollywoodien. Des scènes de tendresse comme des scènes chocs, vous y trouverez ce qu’il se passe vraiment au beau milieu cette industrie. Rien à cacher, on est à la limite du docu-fiction, mais c’est une totale réussite pour le premier long-métrage de cette réalisatrice -et de cette actrice !
EN DEUX MOTS
Un film qui nous plonge en profondeur (est-ce le bon terme ?) dans l’industrie du No-por !
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