CRITIQUE | FILM

L’ANNEE DU REQUIN : les dents de lait de la mer

Après le surprenant 'Teddy' en 2020, les frères Boukherma reprennent leur caméra au large des côtes françaises. Quand les gendarmes de Saint-Tropez croisent Les Dents de la Mer

ÇA RACONTE QUOI ?

Maja est une gendarme maritime amoureuse de son travail. À l’inverse du reste du monde, elle redoute au plus haut point sa retraite anticipée. Il ne lui reste qu’une petite semaine avant de quitter l’uniforme, et son mari, Thierry, a déjà prévu la place de camping et le mobil-home pour le reste de leurs beaux jours. C’est vrai que ça pue l’angoisse !

Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission. Peut-être même, la mission la plus dangereuse de sa longue carrière, de quoi partir en beauté !

NOTRE HUMBLE AVIS

Les réalisateurs Ludovic Boukherma et Zoran Boukherma remettent le couvert après nous avoir effrayés en 2020 avec Teddy. On attendait leur retour avec impatience, peut-être trop finalement..

Car c’est avec beaucoup trop de déception que l’on sort de la séance de L’Année du Requin. Pas de drapeau rouge, on retrouve toujours le talent des deux cinéastes sur l’aspect technique. Ces deux-là sont reconnaissables au moindre plan, ils gardent leur façon de capturer les visages de leurs personnages loufoques, de choisir les meilleurs angles de caméra et tout en ayant encore une fois une belle photographie qui accompagne le récit. Pourtant si bien emballé dans ce papier cadeau, ce nouveau long-métrage tombe très vite à l’eau. Pire, on assiste à un plongeon tête la première, durant la dernière demi-heure.. L’Année du Requin souffre de beaucoup de maux et les Frères Boukherma semblent avoir le mal de mer pour leur deuxième film ensemble. Pour faire simple, il y a un véritable surdosage des genres qui crée une recette finale assez indigeste. Là où Teddy mariait parfaitement horreur et comédie, L’Année du Requin multiplie les références et flirte beaucoup trop avec la parodie..

Parfois, cela fonctionne très bien, notamment en matière d’humour (même si c’est beaucoup moins efficace que Teddy). Mais il y a d’autres instants où la séquence provoque des grands souffles d’exaspération. Certainement volontaire à demi-mot par les réalisateurs, le côté parodique va néanmoins annihiler tout autre aspect du récit. De ce fait et peu à peu, le spectateur lâche prise pour sombrer dans les abysses, à l’instar de Jack Dawson dans le dernier quart d’heure de Titanic. Toutes les scènes batifolent avec un pastiche irritant, et c’est difficilement supportable quand on voit un personnage tenter un high-kick sur un requin de 3m de long. Au final, ce nouveau long-métrage a le cul coincé entre le nanar et la comédie, et les réalisateurs assaisonnent très mal le tout avec d’autres références de genre. Ce film manque cruellement de simplicité. Là où Teddy touchait dans le mille à tous les coups, L’Année du Requin enchaîne les ratés garnis de petites lacunes visuelles (requin en carton, scènes dans 30cm de profondeur..). On comprend les intentions des Frères Boukherma, mais cette fois-ci, la sauce ne prend pas et on veut tout bonnement mettre les voiles..

EN DEUX MOTS

Les deux réalisateurs Ludovic Boukherma et Zoran Boukherma (pourtant bourrés de talent) boivent la tasse avec ce nouveau long-métrage. La multiplication des genres engendre un gloubi-boulga imbitable qui nous fait oublier tout le bon travail de mise en scène ou de réalisation. Et que dire de ce fameux requin..  

2

Note : 2 sur 5.

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