SYNOPSIS
Pour ce second long-métrage de Romain Quirot, nous plongeons en plein Paris des années 1900. De Montmartre à Belleville, la Capitale est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur partout sur ce territoire : les Apaches.

Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme intègre un gang. Mais plus elle se rapproche de l’homme qu’elle veut éliminer, plus elle est fascinée par ce dernier.

NOTRE CRITIQUE
Sortir un film de science-fiction français à bas budget, en pleine pandémie, et après un bon gros confinement, il fallait le faire. Romain Quirot, réalisateur du film Le Dernier Voyage (2020), faisait dès ce moment parti des nouveaux cinéastes à suivre de très près. Et ce malgré les défauts de cet ambitieux premier projet. C’est cette année qu’il retrousse ses manches, prêt à risquer de nouvelles choses au nom du cinéma français qui ose et qui se bouge le fiak. Apaches donc, deuxième film du réalisateur sort en salles. Doté d’un chouette casting accompagné par une promo très colorée et très Tarantinesque, le film se dévoile comme une réussite et un pari remporté magistralement. Malgré quelques failles scénaristiques, et faisant l’impasse sur des cohérences temporelles (notamment concernant l’ellipse de quinze ans), ce deuxième long-métrage arrive tout de même à en mettre plein la vue, il faut le dire.

Assez impressionnant de voir de jeunes cinéastes et distributeurs, comme Romain Quirot et Tandem films, se risquer à sortir ce genre de film au style visuel unique et doté d’une vision peu banale dans le paysage cinématographique français –malgré le fait que notre cinéma soit d’une grande qualité. Romain Quirot rejoint une troupe de réalisateurs comme Mathieu Turi (Hostile, Méandre) ou Coralie Fargeat (Revenge) pour proposer de la nouveauté et surtout du genre. Apaches est une sorte de Freaks Show, dans la même veine qu’un certain film italien nommé Freaks Out, avec un style visuel pop, coloré lorgnant vers le coté punk, tout en comprenant une petite touche de Tarantino. Un film cherchant toujours à être graphique et à caresser la rétine de son spectateur. Par cette réussite, il arrive à proposer des plans somptueux de Paris (ce plan rotatif avec Tour Eiffel et feux d’artifices reste encore dans notre esprit), et surtout une technique qui cherche continuellement à se renouveler, qui ne reste jamais sur ses acquis. On y trouve par exemple plusieurs très beaux plans-séquences.

Sur l’aspect technique d’ailleurs, Apaches est une véritable réussite. Photographie, mise en scène et surtout très beaux effets spéciaux seront au rendez-vous. Une sorte de film gang sur fond artistique acide style Suicide Squad, avec des acteurs très impliqués dans le projet. La bonne surprise du film reste Artus, que l’on connaissait bien plus pour sa carrière humoristique. Ici, un rôle plus sérieux, coriace où le tout se révèle très crédible. Artus parviendra même à rendre son personnage attachant lors de séquences joliment touchantes. Le reste du casting fonctionne bien, Niels Schneider est parfait en leader charismatique, brutal et tiraillé par ses propres ambitions. Petit coup de cœur également pour Alice Isaaz en personnage principal ravagé par ses idées de vengeance. Une interprétation foutrement classe et pleine de rage. Le scénario quant à lui reste assez classique, mais fonctionne la plupart du temps. Même si on trouve quelques incohérences temporelles, et un manque de développement de certains personnages. La relation Schneider/ Isaaz aurait pu être creusée un peu plus, par exemple.
Apaches reste tout de même un bon film à absolument encourager en salles, tant il est rempli de belles intentions. Réaliser un long-métrage de ce calibre pour un deuxième projet, c’est assez fort. Un grand bravo à l’équipe, aux distributeurs et aux producteurs derrière tout ça, car oui, le film dépote grâce à son aspect technique, mais aussi son budget. La créativité n’a pas de prix comme on dit.
EN DEUX MOTS
Un deuxième film prometteur pour le réalisateur Romain Quirot, qui une fois de plus propose des choses rafraîchissantes, ambitieuses et dotées d’une belle inventivité. Un moment de cinéma coloré, pop, et punk à la sauce Tarantino. À aller encourager en salles, car c’est en plus un petit délice de technique.
3,5
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